Devenu l’un des plus grands carrefours européens d’échanges intergénérationnels sur les sujets de société, la Cité de la réussite se déroulera les 23 et 24 novembre à Paris pour sa 22e édition.
Organisée à la Sorbonne et au Collège de France sur le thème de la confiance, la Cité de la réussite verra 200 personnalités du monde de l’économie, de la politique, des sciences et de la culture se réunir pour 60 débats passionnants auxquels pourront assister les étudiants du Groupe IONIS, partenaire depuis plus de 25 ans de ce grand rendez-vous. À cette occasion, Sylvain Kern, créateur de l’événement, accepte d’aborder les coulisses de cette nouvelle édition et de revenir sur cette belle relation… de confiance, évidemment.
Lors de ses dernières éditions, la Cité de la réussite a abordé les thématiques du temps, de la transmission et de l’audace. Cette année, le thème porte sur la confiance. Pourquoi ce thème, en 2024 ?
Sylvain Kern : Je me souviens très bien du moment où ce thème s’est dessiné. C’était en 2020, lorsque nous avons dû annuler l’édition prévue pour le mois d’avril en raison du confinement, nous empêchant d’inviter des milliers de personnes comme d’ordinaire. Tout s’était arrêté pour nous comme pour tout le monde. Pendant cette période particulière, j’ai pris du temps pour lire, pour regarder, pour écouter. J’ai alors entendu beaucoup de gens parler de science sans rien en savoir et je me suis dit qu’il fallait justement travailler sur cette idée de confiance dans la science. Petit à petit, j’y ai vu un thème à développer avec la Cité où les thèmes choisis doivent pouvoir couvrir tous les aspects de la vie – l’économie, la politique, la culture, la science, etc.
Est-ce qu’il y avait également une volonté d’aborder la confiance en l’autre pour un événement tel que le vôtre, basé sur la rencontre ?
Sylvain Kern : C’était une évidence. Au moment où la défiance se développe dans beaucoup d’univers, pas que celui de la politique, on s’est dit très modestement qu’on avait aussi envie de parler de la confiance dans l’autre à notre petite échelle, dans l’échange, le dialogue, le débat… Ce n’est d’ailleurs pas anodin si la campagne pour cette nouvelle édition porte le message de « la confiance en questions » et comporte un second niveau de lecture, avec la confiance dans les questions qui seront posées lors de l’événement. Au fond, l’idée plus générale est de retrouver la confiance.
Votre événement est devenu un rendez-vous de référence depuis sa création en 1989. Il en fallait de la confiance en soi pour se lancer dans une telle entreprise, non ? Où la puisez-vous ?
Sylvain Kern : Avec le recul et en toute sincérité, je crois que c’est plutôt une dose d’inconscience qui, au début de l’aventure, m’a fait penser que des milliers de gens viendraient pendant un weekend écouter des centaines d’intervenants. Et comme cela a fonctionné, je me suis dit que j’allais continuer, tout simplement. Pour autant, je crois sincèrement que j’étais fait pour exercer ce métier qui consiste à réunir des gens pour qu’ils se parlent. Certes, je ne l’ai pas inventé – ce métier existe depuis des siècles, comme au temps de l’agora de la Rome antique – mais je crois l’avoir remis au goût du jour d’une certaine manière. En effet, s’il y a aujourd’hui des débats tous les jours et de partout, ce n’était pas le cas il y a 35 ans. D’ailleurs, pour moi qui aurais aimé créer un média, je me dis que j’y suis arrivé avec la Cité – le public sont les lecteurs/auditeurs, les partenaires font office d’annonceurs, le programme occupe la place de la rédaction, etc. En fin de compte, je ne peux pas dire que j’ai confiance en moi. Par contre, j’ai la chance d’avoir d’autres personnes qui me font confiance.
À la création de la Cité de la réussite, le paysage médiatique n’était pas le même et, comme vous l’avez dit, le débat n’était pas si omniprésent. Pour autant, est-ce que ce qu’on nous présente comme débat aujourd’hui correspond à votre vision de ce qu’il devrait être ? Ne le confond-on pas trop souvent avec du « remplissage » ?
Sylvain Kern : Je vais reprendre les mots d’un de nos intervenants historiques, présent à nos côtés depuis le premier jour : « À la Cité, on a un temps d’expression, il y a une vraie écoute, un vrai dialogue sensible, voire affectueux. » Ce n’est pas la quête du buzz ni de la polémique. Toutefois, je ne souhaite pas parler des autres, mais plutôt rappeler que lorsque plus le virtuel se développe, plus le réel est nécessaire. Être ensemble pendant une heure, une journée ou deux jours, avoir chaud ensemble, respirer le même air, partager un même amphithéâtre pour échanger, ça n’a pas de prix. Chez nous, il y a un temps d’expression et d’écoute parfait.
Les jeunes occupent un rôle central dans la Cité de la réussite de par leur présence lors de ces débats qui s’adressent évidemment et avant tout aux nouvelles générations. C’est cette proximité qui explique ce lien fort entre l’événement et le Groupe IONIS ?
Sylvain Kern : Le point de départ derrière la création de la Cité était de permettre à des jeunes d’avoir accès à des hommes et des femmes qu’ils ne pourraient pas rencontrer autrement. Voilà pourquoi on s’est tout de suite adressé aux universités et aux écoles. Alors, quand le Groupe IONIS s’est rapproché de la Cité pour en devenir partenaire il y a plus de 20 ans, cela m’a semblé d’une cohérence absolue même si, pour être honnête, je ne mesurais pas encore son importance ni la place grandissante qu’il allait occuper dans le paysage de l’enseignement supérieur dans les années à venir. Ce rapprochement s’est fait naturellement, parce qu’il y avait une osmose entre ce Groupe et nous : ceux qui le dirigent ont très vite compris l’intérêt du projet au sens large comme pour leurs étudiants à qui nous avons rapidement proposé de venir poser des questions.
Avec une telle longévité, la Cité de la réussite est elle-même une réussite. Pour autant, est-ce qu’il y a une réussite qui sort du lot à vos yeux ?
Sylvain Kern : Même si j’estime que la réussite est un sport collectif et que, dans « la Cité de la réussite », je préfère le mot « cité » au mot « réussite », je vais tout de même vous citer un exemple parmi les milliers d’autres possible… Un jour, nous avons reçu un très grand violoniste et chef d’orchestre qui s’appelait Yehudi Menuhin : il a parlé aux jeunes de ce qu’était la vieillesse. Cet échange a été une réussite formidable ! Bien sûr, quand on parle de réussite, on peut penser à la réussie entrepreneuriale et financière – nous avons d’ailleurs souvent des grands patrons parmi nos invités – mais la Cité essaye avant tout de mettre en exergue des parcours de vie !
Cité de la réussite 2024 : le Groupe IONIS également présent sur scène
Le samedi 23 novembre, trois personnalités du Groupe IONIS participeront à différents débats : Fabrice Bardèche, Vice-Président exécutif du Groupe IONIS, interviendra de 11h à 12h30 sur la thématique «Est-il irrationnel de faire confiance ?», Marc Drillech, conseiller du Groupe IONIS, interviendra également de 11h à 12h30 sur la thématique «Vivre avec le passé, penser le présent, bâtir le futur : comment les marques se construisent avec le temps ?» et David Benguigui, Directeur de la communication et du marketing de l’ISEGCOM, interviendra de 18h30 à 20h sur la thématique «L’IA, nouvel îlot de créativité ?».